Visite de la soufflerie Eiffel

Les membres du groupe ALUMNI ONERA se sont en effet retrouvés rue Boileau dans le XVIème arrondissement de Paris, pour visiter la soufflerie classée Monument historique depuis 1993 à l’instigation de Martin Peter, qui est l’actuel conservateur de la soufflerie Eiffel. Il en fut le propriétaire gérant, de 1983 à 2001. C’est lui-même qui a évoqué pour notre groupe durant deux heures la carrière de Gustave Eiffel en aérodynamique.
Lundi, 17 Octobre, 2016

C’est en 1903 que Gustave Eiffel, alors âgé de 71 ans entreprend ses premières recherches expérimentales sur la résistance de l’air. S’ouvrent à lui les vingt années fécondes d’une seconde carrière de savant aérodynamicien jusqu’à sa mort survenue à Paris le 27 décembre 1923.

En 1909 Eiffel construit au « Laboratoire du Champs de Mars » une première soufflerie destinée à l’étude de l’aérodynamique. Cette soufflerie est transférée en 1912 rue Boileau à Auteuil.
Martin Peter nous a fait visiter avec beaucoup de passion ce laboratoire centenaire. Martin Peter a évoqué l’appareil de chute, utilisé par Eiffel à la Tour Eiffel et qui figure parmi les objets les plus intéressants de ce musée vivant, puis il a présenté la soufflerie, dont l’originalité réside dans la présence des éléments successifs qui la constituent d’amont en aval :

un collecteur ou convergent, dans lequel l’air est accéléré passant d’une section de 4 mètres de diamètre à l’amont à une section de 2 mètres de diamètre à la sortie ;

  • une chambre d’expérience étanche alors que les souffleries de l’époque ne comprenaient qu’un tunnel ;
  • une reprise située à la sortie de la chambre d’expérience, constituée d’un petit collecteur de section plus grande que celle qui débouche dans la chambre d’expérience en fin du convergent ;
  • un diffuseur, tube divergent, poursuit la reprise en s’élargissant jusqu’au ventilateur ;
  • un ventilateur hélicoïdal de 3,80 m de diamètre pesant 8 500 kg.

Martin Peter a également nommé deux brillants collaborateurs de Gustave Eiffel :

  • Léon Rith, qui met au point le mode de représentation connu sous le nom de « polaires logarithmiques », universellement adopté pour résoudre les problèmes relatifs aux avions et aux hélices ;
  • Antonin Lapresle, à qui Gustave Eiffel confiera ultérieurement la direction du laboratoire, et qui a apporté un perfectionnement important à la balance aérodynamique à trois composantes pour la mesure des efforts aérodynamiques. C’est Antonin Lapresle, qui construira la Grande Soufflerie échelle 1 de Chalais-Meudon au début des années trente sur le modèle de la soufflerie Eiffel.

Le Laboratoire « Aérodynamique Eiffel », est rattaché au Centre Scientifique et Technique du Bâtiment (CSTB), qui a racheté la soufflerie en 2001. L’actuel directeur-gérant de l’installation est Benoît Blanchard.
Les essais actuels réalisés par le laboratoire « Aérodynamique Eiffel » continuent à apporter à l’industrie une contribution scientifique déterminante sur l’aérodynamique des véhicules, en aéraulique industrielle et en ingénierie du bâtiment.

Gustave Eiffel et son collaborateur Antonin Lapresle devant le tableau de commande de la soufflerie d’Auteuil. © Laboratoire Eiffel
Gustave Eiffel et son collaborateur
Antonin Lapresle devant le tableau de
commande
de la soufflerie d’Auteuil.
© Laboratoire Eiffel
Le laboratoire d’Auteuil est situé à Paris, au 67 rue Boileau. © Laboratoire Eiffel
Le diffuseur est une innovation d’Eiffel qui
permet d’améliorer le rendement
énergétique des souffleries.
© Laboratoire Eiffel
Le diffuseur est une innovation d’Eiffel qui permet d’améliorer le rendement énergétique des souffleries. © Laboratoire Eiffel
Le diffuseur est une innovation d’Eiffel qui
permet d’améliorer le rendement énergétique
des souffleries.
© Laboratoire Eiffel
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